L'éthique procédurale des soins de santé: à consommer avec modération et sagesse !

Résultats de recherche: Contribution à un journal/une revueArticleRevue par des pairs

56 Téléchargements (Pure)

Résumé

Dans ce texte, nous appellerons « éthique procédurale des soins de santé » le recours à des méthodologies standardisées pour répondre aux questionnements éthiques du quotidien des soins. L’évocation d’une « procédure » ou d’une « méthodologie » en éthique des soins de santé renvoie inévitablement au principisme de Beauchamp et Childress avec les quatre principes universellement connus (autonomie, bienfaisance, non-malfaisance, justice). Mais il existe également d’innombrables autres outils méthodologiques ou conceptuels auxquels les adeptes de l’éthique procédurale ont recours.
Dans l’espace international francophone, on pourrait évoquer les nombreuses grilles d’analyse des situations cliniques telles que, par exemple, celles de Guy Durand , de Hubert Doucet , de Nicole Léry ou encore, bien entendu, de Cécile Bolly .
Du côté anglophone, la liste est bien plus longue. Une des méthodologies d’analyse les plus connues est celle proposée par A. R. Jonsen, M. Siegler et W. J. Winslade dans « Clinical Ethics ». Ces trois célèbres spécialistes de la bioéthique proposent de relire les situations cliniques qui posent des questions éthiques en les analysant de quatre points de vue différents : les indications médicales, les préférences du patient, la qualité de vie et les éléments contextuels (le contexte social, familial, économique, légal et administratif) .
On pourrait également citer le « Protocol for Ethical Decision Making » de J. T. Rule et R. M. Veatch qui, pour résoudre les dilemmes éthiques, propose de suivre un processus en quatre étapes : lister les issues possibles face au problème posé ; pour chaque issue proposée, établir les implications éthiques de leur mise en œuvre en utilisant les principes de Beauchamp et Childress ; utiliser comme repères les avis et guidelines publiés par vos collègues ou confrères (société savante, syndicat ou ordre professionnel), ou, plus largement, par des personnes (religieux, chercheurs, etc.) dont l’avis peut être utile ; évaluer les alternatives possibles (étape 1) en fonction des données recueillies aux étapes 2 et 3 .
Hubert Doucet suggère l’idée que les grilles d’analyse en matière d’éthique des soins de santé tourneraient autour de cinq points importants : 1. définition du problème médical ; 2. identification de toutes les parties impliquées dans la situation ; 3. spécification des valeurs et des principes en jeu ; 4. discussion des solutions possibles ; 5. recommandation de l’action la plus adaptée à la situation.
Si ces outils méthodologiques ne sont pas en eux-mêmes problématiques, la façon dont ils sont utilisés peut parfois l’être. On pourrait donc tout à la fois s’accorder sur l’utilité de ces outils d’analyse, tout en insistant sur l’importance de la façon dont ils seront utilisés.
langue originaleFrançais
Pages (de - à)48-52
Nombre de pages5
journalEthica Clinica
Numéro de publication108
Etat de la publicationPublié - 12 déc. 2022

Contient cette citation