"L'abbaye industrielle" en Wallonie, de la fin du XVIIIe siècle à 1930
: Réaffectation et patrimonialisation

Student thesis: Doc typesDocteur en Histoire, histoire de l’art et archéologie

Résumé

Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les abbayes rurales des Pays-Bas autrichiens et de la Principauté de Liège sont prospères. Les activités de leurs domaines agricoles sont à leur apogée et elles se lancent dans de grandioses projets de reconstruction de leurs biens bâtis. Certaines d’entre elles développent aussi, à cette époque, d’intenses activités de production et font commerce des produits de leurs ateliers, participant ainsi au premier élan de la révolution industrielle. La sécularisation des établissements monastiques puis leur vente, sous le régime français (1795-1815), comme biens nationaux représente ensuite une véritable aubaine économique et sociale pour la bourgeoisie entrepreneuriale. Les grands domaines monastiques ruraux conjuguent en effet de multiples atouts – bâtiments robustes, ressources du sol et du sous-sol, énergie hydraulique, main-d’œuvre qualifiée à proximité, etc. – pour attirer des industriels qui, tout au long du XIXe siècle, vont y implanter leurs usines et leurs résidences de prestige. Ces « abbayes industrielles » favorisent donc l’industrialisation précoce de la Wallonie, érigée, dès le milieu du XIXe siècle, au premier rang des puissances mondiales de l’industrie aux côtés du Royaume-Uni. Les activités des entreprises les plus remarquables établies sur ces sites perdureront jusque dans la deuxième moitié du XXe siècle.

À la faveur d’une approche diachronique et d’une méthodologie interdisciplinaire, conjuguant les méthodes de l’histoire, de l’histoire de l’architecture, de l’archéologie et de la géographie, ce travail s’est efforcé de saisir toute la complexité du développement de ces territoires, à la fois dans le temps et dans l’espace. La mise en œuvre d’un système d’information géographique « historique », outil d’expérimentation en plein essor dans les domaines de la recherche historique sur le paysage culturel, s’est révélée particulièrement profitable aux analyses paysagère et typo-morphologique. La question de la conservation des patrimoines religieux et industriel étant actuellement au cœur des débats patrimoniaux, le projet de recherche appréhende également la patrimonialisation au XXe siècle des sites étudiés. Ni complètement industrielle, ni véritablement monastique, « l’abbaye industrielle » a trop souvent été, sinon oubliée, du moins reléguée au second plan par les experts du patrimoine, et ce, malgré l’importante valeur culturelle de cet héritage singulier.
la date de réponse5 déc. 2023
langue originaleFrançais
L'institution diplômante
  • Universite de Namur
SponsorsUniversité de Namur
SuperviseurMathieu Piavaux (Promoteur), Claudine Houbart (Copromoteur), Christophe Flament (Président), Thomas Coomans de Brachène (Jury), Arnaud Timbert (Jury) & Dimitry BELAYEW (Jury)

Attachement à un institut de recherche reconnus à l'UNAMUR

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