Identification des schèmes dans le processus du choix d’une formation académique

Cette recherche est du type qualitatif où l’intention première est de mener une investigation sur les schèmes utilisés par les sujets dans le domaine du choix d’une formation académique hors de leurs pays d’origine. Pour ce faire, nous avons organisé des groupes de discussions avec les étudiant.e.s étrangers qui ont choisi l’Université de Paris en tant que destination pour poursuivre leurs processus de formation. Ces individus sont inscrits en première année du Master Science de l’Éducation (SDE) à l’Université Paris Cité. Pour cette présentation, nous avons choisi de discuter une composante des schèmes appellée invariante opératoire. Nous avons utilisé la Théorie des Champs Conceptuels comme cadre théorique pour construire les situations proposées aux étudiant.e.s durant les entretiens ainsi que pour l’interprétation des données. Pour qu’on puisse réussir dans la proposition d’identifier les connaissances qui restent implicites dans l’action de choix des étudiant.e.s, il nous faut alors construire un ensemble de questions dont les réponses ne soient pas immédiates ainsi que la conduction des séances de recherche doit conduire à participation de tous/toutes les étudiant.e.s. L’analyse ici présentée faite appel aux entretiens ouvertes menés auprès cinq étudiant.e.s provenant.e.s de plusieurs régions du Sud Global. Il convient de noter que, pour qu’il soit possible de mettre en lumière les concepts tenues pour pertinents ainsi que les propositions tenues pour vraies dans le processus de choix des institutions et de pays pour l’échange académique, nous avons eu la nécessité d’identifier et de comprendre comment ces individus perçoivent leurs situations en tant qu’étudiant.e international.e. On a pu constater que le succès professionnel, comme indiquait la littérature sur ce sujet, n’a pas été la motivation principale pour réaliser une formation à l’étranger. La motivation qui ressort parmi les enquêtés c’est de s’émanciper d’un contexte social dans leurs pays d’origine qui ne leur convient pas, notamment, chez les enquêtés venant du Sud Global, sauf pour une étudiante qui est venue d’un pays du Nord Global. L’incongruence autour de la motivation principale entre ce travail et la littérature réside, peut-être, dans le fait que cette dernière propose des analyses à partir des bases théoriques sociologiques. Ce courant n’a pas comme but principal cerner le mécanisme par lequel le sujet organise sa pensée tout en discriminant ses éléments explicites et implicites (surtout ces derniers d’ailleurs). Cette limitation théorique est dépassée par la Théorie des Champs Conceptuels, qui, à son tour, offre des dispositifs capables de réaliser cette tâche. De ce fait, en cherchant une complémentarité entre ces deux courants, la quête pour le succès professionnel n’est pas le seul but dans le choix de faire une mobilité académique internationale, vu qu’il y a, aussi, le désir d’émancipation d’un contexte social de base. Ces deux éléments se chevauchent, le premier dans le côté observable de l’action et le deuxième dans le côté implicite de l’action. On espèremettre le focus, davantage, sur les invariants opératoires chez l’individu.