Dans de nombreux pays du Sud, les migrations humaines constituent une réelle stratégie de survie. A côté des migrations internationales – qui concernent plus de 200 millions d’individus au niveau mondial – les migrations internes, c’est-à-dire au sein d’un seul et même pays, concernent davantage de personnes. Dans la formulation des Objectifs du Millénaire, les Nations- Unies ont pris en compte ce phénomène. Elles considèrent que la compréhension et la bonne gestion de ces mouvements migratoires forment un levier dans une stratégie de réduction de la pauvreté. Parmi les migrations internes, les migrations vers les zones rurales sont conséquentes et largement étudiées. Cependant, les impacts liés à l’arrivée de migrants dans une région rurale – impacts autres qu’environnementaux, lesquels sont bien documentés – sont nettement moins étudiés. Finalement, le rôle des migrations concernant le développement de la région hôte (rurale) est aujourd’hui assez flou et ce genre d’études constitue aujourd’hui un réel challenge. Le développement est souvent réduit à sa seule dimension économique et généralement associé au phénomène de pauvreté. L’étude de la marginalité – comprise comme le résultat de facteurs économiques, politiques et spatiaux – nous apparaît ici plus appropriée. L’objectif majeur de cette thèse est de contribuer à une meilleure compréhension des liens existants entre immigration rurale et marginalité. La province d’Agusan del Sur, étudiée ici, est l’une des provinces les plus pauvres des Philippines. Cette province a connu une arrivée massive de migrants, essentiellement depuis les années soixante. Très convoitée de par la richesse de son capital naturel (forêt, ressources minières, fertilité du sol), elle a également vu son paysage se modifier en profondeur au cours des cinquante dernières années. Précisément, cette recherche s’attache tout d’abord à clarifier le concept de marginalité. Une formulation conceptuelle est proposée. Sur base de données socio-économiques provenant de l’administration locale, nous utilisons les résultats d’une Analyse en Composantes Principales (ACP) pour quantifier la marginalité de chaque village au sein de la province. L’isolement par rapport aux petits centres urbains semble structurer spatialement la marginalité. Cette structuration est telle que certains facteurs de marginalité intrinsèques aux villages ne peuvent être capturés par l’indicateur de marginalité. Un indicateur de marginalité endogène est donc proposé sur base d’une modélisation de la marginalité en fonction de l’isolement spatial afin de mettre en évidence ces éventuels facteurs endogènes. La marginalité et la marginalité endogène de chaque village étant caractérisées, des facteurs explicatifs sont recherchés. A l’échelle de la province deux facteurs démographiques sont mis en évidence : tant la taille de la population que la proportion d’immigrants sont inversement corrélées à la marginalité. En d’autres termes, plus il y a d’habitants dans un village et/ou plus il y a d’immigrants, moins le village est marginalisé. D’autres facteurs explicatifs sont recherchés en intégrant les données spatiales dans un Système d’Informations Géographiques (SIG) et en utilisant notamment des techniques de télédétection (LUCC, NDVI), une analyse de corrélations, une analyse d’associations spatiales (LISA) ou encore une Analyse Factorielle des Correspondances (AFC).
la date de réponse | 20 août 2010 |
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langue originale | Anglais |
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L'institution diplômante | |
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Superviseur | Francoise FERAUGE (Promoteur), Eric Depiereux (Président), Sabine Henry (Jury), Sébastien OLIVEAU (Jury) & Pedro Walpole (Jury) |
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Internal rural migration and marginality: the case of Agusan del Sur, Philippines
Daix, N. (Auteur). 20 août 2010
Student thesis: Doc types › Docteur en Sciences