La collégiale Saint-Étienne de Troyes : de la création comtale à la puissance champenoise (1152-1158 – 1314)

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Résumé

L'étude de Saint-Étienne de Troyes, forme réactualisée au milieu du XIIe siècle des collégiales palatiales, contribuera à l'historiographie canoniale. Cette collégiale séculière a été fondée par Henri le Libéral entre 1152 et 1158. Le comte avait le patronage de cette église et, à ce titre, assumait la collation des prébendes. D'autres collégiales séculières furent fondées à la même époque en Champagne méridionale par Henri Ier, ses successeurs et leurs vassaux, tels Saint-Maclou de Bar-sur-Aube, Saint-Nicolas de Pougy, Notre-Dame-du-Val de Provins, Saint-Quiriace de Provins, Saint-Nicolas de Sézanne, Saint-Jean de Vertus ou encore Notre-Dame de Vitry-en-Perthois. Au milieu du XIIe siècle, il n'était pourtant plus courant pour un prince de fonder des collégiales séculières, parce que depuis le milieu du XIe siècle, les régularisations de ce type d'établissements religieux communautaires s'étaient multipliées. L'un des enjeux de cette thèse est d'expliquer pourquoi le comte de Champagne fit un choix qui pourrait sembler à contre-courant et qui exerça probablement une influence sur la relance du mouvement canonial à la fin du XIIIe siècle. Premier établissement gothique en Champagne méridionale, Saint-Étienne de Troyes était dotée de soixante-douze prébendes, neuf dignités, trente-et-un autels et disposait d'un temporel considérable, réparti dans quatre-vingt-sept localités différentes à la fin du XIIIe siècle. Il s'agissait d'un établissement religieux puissant, qui rayonnait dans la ville et le diocèse de Troyes et même au-delà. Son étude contribuera aussi à l'historiographie du pouvoir princier. La collégiale jouxtait le palais comtal troyen, dont elle assurait la desserte religieuse. Les comtes de Champagne y disposaient d'une tribune en pierre, située contre le mur occidental, à laquelle ils pouvaient accéder directement depuis leurs appartements. La collégiale palatiale assumait des fonctions administratives, économiques et mémorielles pour les comtes de Champagne. Comment Henri Ier marqua-t-il l'église qu'il avait fondée ? Comment évolua le patronage comtal et le soutien des Thibaudiens à Saint-Étienne de Troyes durant les principats des successeurs d'Henri le Libéral ? Quelle place la collégiale troyenne joua-t-elle dans leur politique religieuse ? Pour répondre à ces questions, la principale source est le cartulaire de la collégiale qui, avec ses huit cent deux actes ou mentions d'actes, copiés sur trois cent quatre-vingt-quatorze de ses quatre cent huit folios, est le grand témoin des phénomènes politiques, religieux et socio-économiques constitutifs de la puissance de Saint-Étienne de Troyes. En grande partie inédite, cette source fait l'objet d'une édition scientifique dans le tome II de cette thèse. Deux volumes d'annexes viennent compléter cette édition comme le développement historique du tome I, en fournissant d'utiles outils : répertoire prosopographique des chanoines actifs entre 1152-1158 et 1181, liste des doyens de 1152-1158 à 1314, catalogues d'actes, documents iconographiques, index.
langue originaleFrançais
DiplômePh.D.
L'institution diplômante
  • Université PSL
  • École Pratique des Hautes Études – EPHE
Superviseur(s)/conseiller
  • Morelle, Laurent, Superviseur, Personne externe
  • Vincent, Catherine, Président, Personne externe
  • Bertrand, Paul, Membre du Jury, Personne externe
  • Meijns, Brigitte, Membre du Jury, Personne externe
  • Mattéoni, Olivier, Membre du Jury, Personne externe
  • Massoni, Anne, Membre du Jury, Personne externe
  • Guyotjeannin, Olivier, Membre du Jury, Personne externe
Etat de la publicationE-pub ahead of print - 3 déc. 2021
Modification externeOui

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