Résumé
La pensée de l’événement dans le travail d’historienne de Michèle Riot-Sarcey convoque
deux références hétérogènes, Walter Benjamin et Gilles Deleuze. Ces pensées singulières
entretiennent un rapport étroit au matérialisme, mais il est difficile de les rapprocher sur ce
point tant leurs interprétations sont hétérodoxes, conflictuelles, prises dans des agencements
avec d’autres philosophes et dans d’autre conjoncture. Et s’il est vrai que le soulèvement
révolutionnaire apparaît chez eux comme événement et comme rupture, loin des récits linéaires
et progressistes, il est tout de même étonnant que M. Riot-Sarcey les unisse autour de cette
question. De ce fait, l’historiographie que nous donne à voir Le procès de la liberté n’est pas
dénuée de tensions. C’est d’autant plus le cas avec G. Deleuze qui, dans la radicalité de sa
pensée du devenir, affirme que « l’événement, dans son devenir, dans sa consistance propre,
dans son autopositionnement propre, échappe à l’histoire2 ». Cette idée est intimement liée à la
critique du souvenir et de la mémoire dont les commentateurs de G. Deleuze parlent finalement
peu, compte tenu de son importance et des difficultés posées par le corpus deleuzien à ce sujet.
L’itinéraire que l’on se propose de parcourir est le suivant : en exposant la manière dont
M. Riot-Sarcey pense l’actualisation événementielle en lectrice de W. Benjamin, on insistera
sur les antinomies que cette pensée entretien avec le concept de mémoire. Notre hypothèse ici
est que G. Deleuze se démarque d’un tel mouvement lorsque, avec Félix Guattari, il propose de
penser l’événement de manière spatiale. L’enjeu de ce chapitre sera de mieux comprendre les
rapports entre événement et virtualité dans une perspective matérialiste
deux références hétérogènes, Walter Benjamin et Gilles Deleuze. Ces pensées singulières
entretiennent un rapport étroit au matérialisme, mais il est difficile de les rapprocher sur ce
point tant leurs interprétations sont hétérodoxes, conflictuelles, prises dans des agencements
avec d’autres philosophes et dans d’autre conjoncture. Et s’il est vrai que le soulèvement
révolutionnaire apparaît chez eux comme événement et comme rupture, loin des récits linéaires
et progressistes, il est tout de même étonnant que M. Riot-Sarcey les unisse autour de cette
question. De ce fait, l’historiographie que nous donne à voir Le procès de la liberté n’est pas
dénuée de tensions. C’est d’autant plus le cas avec G. Deleuze qui, dans la radicalité de sa
pensée du devenir, affirme que « l’événement, dans son devenir, dans sa consistance propre,
dans son autopositionnement propre, échappe à l’histoire2 ». Cette idée est intimement liée à la
critique du souvenir et de la mémoire dont les commentateurs de G. Deleuze parlent finalement
peu, compte tenu de son importance et des difficultés posées par le corpus deleuzien à ce sujet.
L’itinéraire que l’on se propose de parcourir est le suivant : en exposant la manière dont
M. Riot-Sarcey pense l’actualisation événementielle en lectrice de W. Benjamin, on insistera
sur les antinomies que cette pensée entretien avec le concept de mémoire. Notre hypothèse ici
est que G. Deleuze se démarque d’un tel mouvement lorsque, avec Félix Guattari, il propose de
penser l’événement de manière spatiale. L’enjeu de ce chapitre sera de mieux comprendre les
rapports entre événement et virtualité dans une perspective matérialiste
| langue originale | Français |
|---|---|
| titre | Penser l’événement |
| rédacteurs en chef | Hugo Dumoulin, Jean-Baptiste Vuillerod, Judith Revel |
| Lieu de publication | Paris |
| Editeur | CNRS Editions |
| ISBN (imprimé) | 9782271132123 |
| Etat de la publication | Publié - 2023 |