Abstract
Cette étude se propre d'analyser comment le cinéma se saisit de cette tradition culturelle établie depuis le XVIe siècle qu'est le voyage en Italie. Ce voyage a en effet produit, au cours des siècles, nombre de récits et d'images. Ceux-ci se sont développés, voire codifiés, en créant d'importants effets d'intertextualité et d'interpicturalité, générant des réseaux d'images fortes qui se sont transmises jusqu'à aujourd'hui. Comment le cinéma reprend-il à son compte cet héritage, cette matière qui implique le traitement d'images et de structures narratives éprouvées et presque incontournables ' La question est ici abordée sous l'angle de la confrontation avec le passé, dimension essentielle du voyage italien. Celui-ci implique en effet une rencontre entre mémoire culturelle et mémoire privée, histoire collective et histoire personnelle. En se confrontant aux vestiges d'un passé lointain, aux ruines d'une civilisation disparue et pourtant familière, constitutive de son identité, le voyageur est invité à recomposer son propre passé. Cette rencontre, riche de sens, est souvent présente dans les films sur le voyage en Italie, comme "Viaggio in Italia" de Roberto Rossellini ou, plus récemment, dans "Nostalghia" d'Andrei Tarkovski ou "Rome Roméo" d'Alain Fleischer. Par-delà l'exploitation littérale du motif du voyage en Italie, ce thème se fait également métaphore dans le cadre du récent documentaire de Martin Scorsese sur le cinéma italien, intitulé précisément "Il mio viaggio in Italia". Une nouvelle définition du moi voyageur dont le déplacement ne se fait plus dans l'espace mais dans le temps, à travers la mémoire du cinéma.
| Original language | French |
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| Title of host publication | Cinéma et voyage |
| Subtitle of host publication | Colloque organisé à l'Université d'Aix-en-Provence, 6-7 novembre 2004 |
| Editors | René Gardies |
| Pages | 21-32 |
| Number of pages | 12 |
| Publication status | Published - 2007 |