La Turquie et ses minorités

Jean-Marc Balhan

Research output: Contribution to journalArticle

Abstract

La problématique des « minorités » est une question brûlante en Turquie depuis la montée des nationalismes qui ont présidé à la dissolution de l'Empire ottoman. L'essai de partition du petit reste anatolien par les grandes puissances après la première guerre mondiale, lors du Traité de Sèvres en 1920, ne fit qu'aggraver les choses et radicaliser le nationalisme qui donna naissance à la nouvelle république turque. Ce nationalisme qui imprégna des générations de Turcs, est encore bien présent de nos jours, même si, depuis le début des années 2000, une partie de la société civile ainsi que l'AKP, le parti « démocrate conservateur » de Recep Tayyip Erdogan au pouvoir depuis 2002, commencent à le remettre en question, soutenus par le processus d'adhésion à l'Union Européenne. Ce nationalisme a parfois doublé le conservatisme social présent dans la « Turquie profonde ». Au cœur de celle-ci, il n'est pas toujours facile d'être « différent », que l'on porte les cheveux longs ou que l'on soit alévi, kurde ou non-musulman. Plutôt que de lire la société turque avec une grille « droits de l'homme » en y pointant d'un doigt accusateur divers manquements, nous voudrions approfondir ici les dynamiques en cours dans ce pays qui commence peu à peu à accepter le pluralisme qui l'habite et à débattre ouvertement de ces questions. Ces débats qui firent longtemps l'objet d'un tabou peuvent maintenant avoir lieu, spécialement grâce au point d'appui formidable que constitue en Turquie, pour le levier de la démocratisation en cours dans ce pays, le processus d'adhésion à l'Union Européenne.
Original languageFrench
Pages (from-to)595-604
Number of pages10
JournalEtudes
Volume4116
Publication statusPublished - 2009

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