La bactérie du genre Brucellae est l’agent responsable de la zoonose mondiale appelée “brucellose”. Cette bactérie intracellulaire est capable d’infecter des phagocytes professionnels ou non. L’infection d’une cellule hôte se déroule en deux étapes, la première étant caractérisée par un nombre stable de bactéries vivantes, suivie par une phase de prolifération. Une fois à l’intérieur de la cellule hôte, la bactérie réside dans une vacuole, qui interagit de façon transitoire avec la voie d’endocytose avant d’établir sa niche de prolifération, constituée de compartiments dérivés du réticulum endoplasmique. Toutes cellules, procaryotes ou eucaryotes, sont caractérisées par un cycle cellulaire. Il y a deux aspects majeurs du cycle cellulaire bactérien, la réplication du génome and la croissance bactérienne. Le cycle bactérien se déroule en trois étapes, premièrement la phase « newborn » (Nb) entre la division cellulaire et l’initiation de la réplication du génome, ensuite la phase « intermediate » (Int) correspondant aux bactéries en croissance ne présentant aucun site de constriction détectable et finalement la phase de prédivision (Pd). Etant donné le mode biphasique d’infection de Brucella abortus, nous avons émis l’hypothèse selon laquelle la progression de son cycle cellulaire pourrait être modulée durant l’infection. Cependant, le cycle cellulaire de Brucella et sa régulation in vitro et in vivo ne sont presque pas étudiés. Comme d’autres Rhizobiales du groupe des -protéobactéries, Brucella abortus croît de manière unipolaire. Grâce au marquage TRSE, nous avons caractérisé l’aspect de la croissance bactérienne du cycle cellulaire durant l’infection de cellules hôtes. En effet, ce marquage permet d’observer la croissance pour chaque bactérie individuellement. Au cours de cette thèse, nous avons montré que durant les 6 premières heures après infection, les bactéries présentant un site de constriction sont presque inexistantes et la croissance bactérienne est indétectable. En plus, les bactéries « newborn » sont prédominantes au cours de cette première phase. De façon consistante, la majorité des bactéries sont bloquées au stage G1 du cycle cellulaire durant cette phase (M. Deghelt). Ensemble, ces données indiquent que les bactéries « newborn » constituent la population infectieuse. De manière surprenante, nous avons également observé que des bactéries en croissance dans des compartiments LAMP-1 positifs. De plus, après prolifération, une fraction des bactéries mères se trouve dans ces mêmes compartiments alors que les bactéries filles sont principalement dans les compartiments LAMP-1 négatifs. Nous avons aussi observé que la croissance du mutant virB reprend dans les compartiments LAMP-1 positifs selon le même timing que la souche sauvage, mais ce mutant reste dans les compartiments LAMP-1 positifs et ne prolifèrent pas. Durant la phase précoce de l’infection, la vacuole contenant Brucella recontre des conditions rudes comme la famine, les dommages liés aus ROS et un pH acide. C’est pourqoi nous pensons que la régulation et la modulation du cycle cellulaire de Brucella abortus au cours du trafic intracellulaire durant l’infection de cellules hôtes sont problablement liées à l’adaptation de Brucella pour sa survie en présence de ces stress détrimentaux.
On the link between Brucella abortus cell cycle and adaptation to its intracellular lifestyle
Mullier, C. (Auteur). 24 janv. 2014
Student thesis: Doc types › Docteur en Sciences