Méthodologie et essai de constitution de terroirs géochimiques : application aux céramiques communes d’ateliers du Nord de la Gaule

  • Samantha Rekk

    Student thesis: Doc typesDocteur en Sciences

    Résumé

    Le sujet de cette thèse évalue la possibilité de délimiter des terroirs géochimiques sur le territoire de l’actuelle Belgique, à partir de l’étude géochimique des formations argileuses. Ce questionnement trouve son origine dans la problématique de la détermination de provenance des céramiques communes gallo-romaines. La comparaison des compositions géochimiques d’argiles sensu lato et de céramiques communes provenant de sites de consommation mettrait en évidence les plus fortes ressemblances, ce qui désignerait la région d’origine : un des terroirs géochimiques. Pour démêler la possibilité de délimiter des terroirs géochimiques, les trois autres problématiques suivantes ont dû être résolues. D’une part, distinguer les différentes formations argileuses à potentiel céramique (utilisation au tour) entre elles sur base de leur composition géochimique. Ceci a pu être démontré par l’analyse des compositions géochimiques pour sept formations argileuses dont le potentiel céramiques avait été évalué auparavant sur un ensemble de quinze formations échantillonnées ; Ensuite, identifier la matière première de groupes de référence céramique de sites de production, ce qui n’avait, jusqu’à ce jour, pu être fait. Trois ateliers de potiers de la Cité des Tongres (Amay, Liberchies et Tirlemont), fabriquant de la céramique commune et situés dans des contextes géologiques différents, ont été choisis pour faire l’objet d’une caractérisation archéométrique poussée de leur production. Les résultats montrent que dans chaque officine il y a eu mélange de deux types d’argile pour la fabrication des pâtes : une des argiles utilisées est à chaque fois une argile de type smectitique, plutôt riche en fer (Fe2O3≥ 3 %) et l’autre argile est une argile de type kaolinitique, assez pauvre en fer (Fe2O3≤ 3 %). Enfin, distinguer les productions d'ateliers exploitant des formations argileuses différentes. Ceci a pu être démontré sur la base de l’étude des productions des trois officines étudiées. Les résultats montrent que les pressions socio-économiques semblent imprimer leur dictat sur la production des potiers mais ces derniers y intègrent la notion de coût bien sûr et font les choix technologiques qui s’imposent, en fonction des ressources locales et des possibilités de ressources extra-locales. Les résultats montrent également que l’idée de délimiter des terroirs géochimiques sur la base des formations argileuses doit être repoussée. En lieu et place de terroirs géochimiques, il pourrait être possible de délimiter des terroirs géo-archéologiques ; en effet, les ateliers peuvent être discriminés et cette discrimination tient dans l’utilisation de ressources distinctes pour chaque atelier ET de « recettes » différentes. C’est donc la rencontre des ressources géologiques et des hommes qui crée le terroir. Un terroir archéo-géologique rassemble des ateliers produisant des céramiques à partir de ressources identiques (locales et extra-locales) ET de « recettes » identiques.
    la date de réponse28 avr. 2014
    langue originaleFrançais
    L'institution diplômante
    • Universite de Namur
    SuperviseurJohan Yans (Promoteur), Vincent Hallet (Président), Anne BOCQUET- LIENARD (Jury), Cécile BATIGNE-VALLET (Jury), Raymond BRULET (Copromoteur), Dominic Laduron (Jury) & Catherine COQUELET (Jury)

    mots-clés

    • Céramique commune
    • Nord de la Gaule
    • gallo-romaine
    • terroirs géochimiques ; argiles
    • matière première
    • méthodologie

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