L'impact du statut P53 sur l'expression d'Apobec3b durant une infection adénovirale

  • Alexandra Decloux

Student thesis: Master typesMaster en biochimie et biologie moléculaire et cellulaire à finalité spécialisée (biologie appliquée et entreprise)

Résumé

Les protéines APOBEC3 (Apolipoprotein B Editing Catalytic subunits 3) sont des enzymes qui jouent un rôle dans la réponse immune innée contre les virus et les rétro éléments endogènes. Chez l’homme, la famille A3 comprend sept membres (A3A, B, C, DE, F, G et H). Les A3s sont des désaminases de cytosines, elles catalysent la désamination des cytosines, ce qui les convertit en uraciles. Les A3s sont capables de se lier aux génomes de certains virus et d’y introduire des mutations qui limitent leur réplication. Cette capacité mutagénique nécessaire à leur action antivirale a un effet pervers, en effet certains membres de la famille A3 comme A3B peuvent muter l’ADN cellulaire. Aussi, il a été observé récemment que le génome de nombreuses tumeurs était massivement altéré par l’introduction de mutations par les A3s. La charge mutationnelle attribuée aux A3s est très abondante dans certains cancers comme par exemple les cancers du col de l’utérus. Il a été établi que l’infection par les papillomavirus avait pour effet d’induire l’expression d’A3B dont l’action mutagénique sur le génome cellulaire participe à la transformation. Il reste cependant un grand nombre de cancers où la présence des mutations induites par les A3s ne trouve pas encore d’explications. C’est le cas pour le cancer du poumon non à petites cellules où la charge mutationnelle associée aux A3s peut être même plus importante que celle induite par les carcinogènes du tabac. La compréhension de ce mécanisme est au coeur des objectifs de notre laboratoire.
Nous avons démontré récemment que l’infection de cellules bronchiques par l’adénovirus C2 induisait une forte expression d’A3B. Sachant que p53 est un régulateur négatif de la transcription d’A3B, nous avons décidé d’investiguer l’impact de l’infection adénovirale sur des cellules déficientes pour p53. La question à laquelle ce mémoire se propose de répondre est : est-ce que la perturbation du statut p53 influence l’induction d’A3B par l’infection adénovirale ? En d’autres termes, est-ce qu’une cellule dont le fonctionnement de p53 est altéré (comme c’est souvent le cas lors de processus de transformation) est moins capable de contrôler son expression d’A3B lors d’une infection adénovirale ? Pour ce faire, p53 a été modifié en diminuant son expression (shRNA p53), en utilisant des mutants (TP53 R175H et R273H) et en induisant sa stabilisation par l’emploi d’agents chimiothérapeutiques (cisplatine et doxorubicine) utilisés dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules.
L’expression d’A3B semble peu influencée par le statut p53 dans les conditions non infectées. L’infection par l’adénovirus induit une diminution rapide de p53 comme cela a déjà été démontré par d’autres études. De manière intéressante, nous observons que cette diminution se fait aussi dans les cellules soumises à un stress génotoxique (agents chimiothérapeutiques). La production d’A3B n’est donc pas freinée par la présence de ces drogues, c’est même l’inverse qui est observé. La doxorubicine et la cisplatine promeuvent la production d’A3B lors de l’infection virale. L’infection semble aussi induire une expression plus forte d’A3B en présence de p53 R273H.
Notre modèle d’étude récapitule le cycle lytique de l’adénovirus ce qui exclut de faire l’étude de possibles mutations introduites par A3B dans le génome de la cellule hôte. Ainsi, il serait pertinent d’étudier l’effet d’une infection adénovirale persistante sur l’expression d’A3B et le rôle du statut p53 dans ce contexte.
la date de réponse16 janv. 2020
langue originaleFrançais
L'institution diplômante
  • Universite de Namur
SuperviseurNicolas Gillet (Promoteur)

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