Le tabularium civique et militaire
: Fonctions et matérialité d'un édifice administratif de l'époque romaine

Student thesis: Doc typesDocteur en Histoire, histoire de l’art et archéologie

Résumé

Dans le monde romain, le développement de la pratique archivistique a favorisé l’émergence d’un édifice public appelé tabularium. Les témoignages littéraires et épigraphiques donnent un aperçu général de ses fonctions, à savoir la gestion et la conservation d’actes officiels produits à divers niveaux de l’administration civile et militaire. Les documents entreposés à l’intérieur étaient importants : ils constituaient non seulement une source d’information fondamentale pour l’État, mais possédaient également une valeur juridique aux yeux du droit romain.

Paradoxalement, le tabularium n’est évoqué qu’occasionnellement chez les auteurs anciens. Ce silence presque total reflète, en réalité, l'attitude typique d'une société trouvant peu d’intérêt dans l'analyse de ses structures économiques et sociales. Toutefois, les inscriptions sont plus loquaces et témoignent parfois de leur existence. Elles gardent également le souvenir de plusieurs centaines de fonctionnaires, installés à Rome ou dans les provinces, dans des contextes aussi variés que les cités, les bureaux de procurateurs provinciaux, les stations de douanes, les mines, les carrières ou encore les camps militaires.

Le tabularium fait partie des édifices administratifs que nous sommes rarement en mesure d’identifier sur le terrain de manière franche et nette. Notre incapacité à résoudre ce problème découle avant tout de ce silence relatif des sources littéraires, mais aussi d’un clivage disciplinaire entre historiens et archéologues. En effet, l’étude du tabularium est intrinsèquement liée aux archives du monde romain . Or, celles-ci sont longtemps restées l’apanage des philologues et des épigraphistes qui n’abordèrent que très peu la question de leur matérialité. Par conséquent, les propriétés architecturales du tabularium restent mal connues, une lacune renforcée par une typologie qui, a priori, n’est pas particulièrement caractéristique. De leur côté, les archéologues n’ont pas automatiquement recours aux sources écrites pouvant donner du sens aux vestiges mis au jour. La méconnaissance ou l’exploitation incomplète ce celles-ci mènent parfois à des identifications erronées, basées sur de fausses suppositions et qui viennent alors biaiser l’image que renvoie l’édifice .

En définitive, la solution ne saurait être qu'archéologique et épigraphique, mais elle ne peut être valablement utilisée qu’en ayant une connaissance claire des rouages de l'administration romaine. Pour tenter de lever le voile sur le tabularium, une recherche minutieuse étendue à toute la documentation disponible, ainsi qu’une confrontation des données écrites, architecturales et matérielles a donc été envisagée.
la date de réponse22 janv. 2020
langue originaleFrançais
L'institution diplômante
  • Universite de Namur
SponsorsUniversité de Namur
SuperviseurJulian Richard (Promoteur), Pierre Assenmaker (Jury), Marco Cavalieri (Jury), Gaëlle Coqueugniot (Jury), Domenico Palombi (Jury) & Françoise Van Haeperen (Jury)

mots-clés

  • tabularium
  • archives
  • Rome
  • civique
  • militaire

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