Résumé
La brucellose, également appelée fièvre de Malte, est l’une des zoonoses bactériennes les plus fréquentes dans le monde. Elle est causée par des bactéries Gram négative intracellulaire facultative du genre Brucella appartenant à la famille des -protéobactéries. Les animaux sauvages et domestiques peuvent être infectés par Brucella avec pour conséquence l’avortement chez les femelles et la stérilité chez les mâles, ce qui occasionne d’importantes pertes économiques. L’humain est un hôte accidentel pour 4 espèces de Brucella, dont B. abortus et B. melitensis. La brucellose humaine résulte principalement de l’ingestion de produits laitiers contaminés non-pasteurisés et d’aérosols générés lors de l’avortement du bétail. Actuellement, les vaccins utilisés pour protéger le bétail, tel que REV1 et S19, sont trop virulent et peuvent induire l’avortement chez le bétail et infecter l’être humain. C’est pourquoi il est nécessaire d’identifier les gènes contrôlant la virulence de Brucella in vivo afin de développer un vaccin protecteur dont la virulence chez l’animal et l’humain serait mieuxcontrôlée. Durant ce mémoire, nous avons observé que B. abortus est plus virulente que B. melitensis chez les souris C57BL/6 infectées par voie intranasales. Nous avons ensuite identifié par Transposon Sequencing (Tn-Seq) les gènes bactériens indispensables à l’infection du poumon à 5 et 12 jours et de la rate à 12 jours. Ces 3 conditions ont été comparées entre elles ainsi qu’aux gènes essentiels précédemment identifié à 5 jours dans le poumon avec B. melitensis (thèse de Georges Potemberg). L’analyse de nos résultats Tn-Seq suggère que B. abortus fait face à des pressions de sélection moindre dans le poumon que B. melitensis. Beaucoup moins de gènes apparaissent essential à 5 jours en B. abortus en comparaison de B. melitensis. Par exemple, les gènes codant pour le système de sécrétion de type IV ou régulant celui-ci, ainsi que des gènes codant pour l’enveloppe bactérienne, sont indispensable pour B. melitensis à 5 jours, alors qu’ils ne le deviennent qu’à 12 jours pour B. abortus. De même, la pression de sélection dans la rate, connue comme l’un des principaux organes de persistance de Brucella, semble plus faible et différente de celle du poumon. Des gènes impliqués dans le système de sécrétion de type IV, dans la synthèse de l’enveloppe bactérienne et du tryptophane n’y sont pas essentiel alors qu’ils le sont dans le poumon. Dans l’ensemble, nos résultats confirment l’intérêt d’une approche Tn-Seq pour réaliser la carte fonctionnelle du génome de B. abortus ainsi que pour aider au développement d’un vaccin atténués contre Brucella n’induisant pas d’avortement chez l’animal.
la date de réponse | 16 janv. 2020 |
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langue originale | Français |
L'institution diplômante |
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Superviseur | Eric Muraille (Jury) & Xavier De Bolle (Jury) |
mots-clés
- Brucella
- brucellose
- transposon-sequencing