Fabrique d'une organisation alternative fondée sur un lieu

: analyse des dynamiques de transformation

Résumé

Dérèglements climatiques, dégradations des écosystèmes, augmentations indécentes des inégalités et de la pauvreté, il semble que le monde soit plus que jamais en proie à de multiples crises qui menacent sa pérennité. Ces crises peuvent être vues comme une injonction à trouver d’autres façons de faire monde. Sur le terrain, les initiatives se multiplient en ce sens et prennent des formes diverses et variées. La littérature critique en management les appelle « organisations alternatives » car elles s’opposent aux (ou dénotent des) paradigmes dominants (généralement entendus comme le capitalisme, le colonialisme, le patriarcat, etc.) et cherchent à donner corps à un monde meilleur.

Comment s’organiser autrement pour préfigurer un monde durable ? C’est la question qui a servi de fil conducteur à cette thèse. Elle est investiguée au travers d’une étude de cas ethnographique portant sur un projet d’urbanisme temporaire parisien, appelé Les Grands Voisins.

Plus spécifiquement, cette thèse analyse les dynamiques de transformation individuelles et organisationnelles qui ont accompagné la fabrique de ce projet. Elle montre que la production de l’altérité d’une organisation alternative se fait « à l’intérieur » des membres de celle-ci en même temps que dans leurs pratiques. Elle montre aussi que ce processus se fonde sur des arbitrages permanents au sein de contradictions multiples. C’est dans l’exercice performatif et réflexif de ces arbitrages que les acteurices des Grands Voisins ont fait l’expérience du caractère conflictuel, ontologique, culturel, continu, mouvant et incertain de la recherche, et de l’incarnation dans l’ici et maintenant, d’un « faire monde » durable qui tienne compte de la pluralité et de la diversité des vivants en présence.

la date de réponse	8 mars 2024
langue originale	Français
L'institution diplômante	Universite de Namur
Sponsors	FEDER
Superviseur	Annick Castiaux (Promoteur)