Etude génétique et cytologique de populations de palourdes asiatiques invasives (Corbicula spp.)

    Student thesis: Master typesMaster en sciences biologiques des organismes et écologie

    Résumé

    Natives d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Australie, les palourdes asiatiques de genre Corbicula comptent parmi les bivalves les plus invasifs en Europe et en Amérique. Le genre a été décrit pour la première fois en Europe dans les années 1980 et en Amérique dans les années 1920. Dans leur aire d’invasion, ces palourdes ont des impacts écologiques et économiques énormes, telles que des dégâts aux installations industrielles, des perturbations des réseaux trophiques et une compétition avec les espèces natives. Jusqu’à aujourd’hui, il y avait peu d’indication sur quelles espèces avaient envahi l’Europe, leur point d’entrée et leurs routes d’invasions. En outre, la taxonomie du genre Corbicula est très controversée, principalement à cause d’une forte plasticité phénotypique et d’un mode de reproduction unique chez certaines lignées, l’androgenèse. L’androgenèse est une forme de reproduction unisexuée qui correspond à une hérédité paternelle stricte. Après la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde non-réduit et
    biflagellé, les chromosomes maternels sont expulsés sous forme de deux globules polaires mais les mitochondries sont retenues dans le cytoplasme. Le sperme androgénétique peut aussi parasiter des oocytes de lignées de Corbicula différentes, ceci pouvant être vu comme une sorte de parasitisme des oeufs. Ce phénomène résulte en une disjonction entre les lignées nucléaires et mitochondriales, ainsi qu’entre la morphologie et l’haplotype mitochondrial. Cette étude est la première à se focaliser de manière globale sur le genre Corbicula en Europe. Par une approche intégrative combinant analyses morphologiques, séquençage des gènes mitochondriaux COI et Cytb ainsi que génotypage au moyen de marqueurs microsatellites, nous avons pu clarifier la systématique du genre Corbicula en Europe et pouvons affirmer que seules trois lignées ne représentant qu’une très petite partie de la diversité native ont envahi notre continent. Ces lignées sont similaires voire identiques aux palourdes invasives en Amérique et à certaines lignées asiatiques. De façon surprenante, tous les individus au sein d’une de ces lignées sont des clones parfaits. Ils partagent des génotype, haplotype mitochondrial et morphotype identiques. Parmi les différentes lignées, l’une d’elles est largement dominante tant au point de vue de son abondance que de sa distribution, cette
    prépondérance étant certainement liée à une plus grande capacité d’adaptation écophysiologique et à la possession d’un « General Purpose Genotype ». Cette approche intégrative montre également que l’hybridation entre les différentes formes européennes est possible et vérifie le parasitisme des oeufs. Ce dernier phénomène ainsi que l’observation de spermatozoïdes biflagellés tendent à prouver que l’androgenèse est le mode de reproduction des lignées européennes. Enfin, des caryotypes couplés à nos analyses des marqueurs microsatellites suggèrent que les formes européennes pourraient être triploïdes, cette triploïdie étant lié à l’androgenèse.
    la date de réponse2011
    langue originaleFrançais
    L'institution diplômante
    • Universite de Namur
    SuperviseurKarine Van Doninck (Promoteur)

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