Rimbaud aux frontières du réel

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Résumé

On doit aux travaux de Claude Bouché (Lautréamont, du lieu commun à la parodie) et Michel Pierssens (Ducasse et Lautréamont : L’envers et l’endroit) d’avoir mis en lumière les logiques intertextuelles de l’œuvre poétique d’Isidore Ducasse en replaçant celle-ci en contexte et en la relisant à l’aune du discours social qui a composé l’« univers de référence » de son auteur. C’est à une démarche similaire que nous voudrions inviter pour mesurer le cas de Rimbaud et, en particulier, celui des Illuminations. Ce recueil a souvent été tenu pour « hermétique », « sibyllin » et « énigmatique » (S. Bernard), voire, d’après Tzvetan Todorov pour un « cas limite où le meilleur hommage de l’interprète consisterait [dans certains cas] à se taire ». Il nous semble que les Illuminations sont dominées par une poétique de l’inside joke, qui voit Rimbaud s’emparer de différentes formes de la culture populaire (caricatures, insultes, chansons engagées) et d’éléments discursifs propres à certains groupes sociaux (les Communards, les journalistes de la petite presse) pour les travailler et les convertir en « hallucinations simples » (selon l’expression d’Une saison en enfer), visant à redire l’actualité et les travers de son époque dans une perspective souvent satirique. C’est ce point de vue que nous aimerions développer ici, en revenant sur certains extraits des Illuminations face auxquels la critique a parfois baissé les bras, mais qui, à bien y regarder, revêtent souvent une valeur politique.
langue originaleFrançais
journalCahiers ReMIX
Volume7
Etat de la publicationPublié - 2018

mots-clés

  • Rimbaud
  • Réalisme
  • Illuminations
  • Détournement
  • Hallucination simple
  • Poétique

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