Regards en coin et mains tendues. Notes sur les collaborations (rêvées, effectives, avortées) de Rimbaud

On peut observer, au fil de la trajectoire littéraire d’Arthur Rimbaud, différents moments où la tentation de la collaboration se manifeste sous des formes variées : c’est tantôt une demande explicite de cooptation au consensus parnassien formulée à un aîné mieux doté en capital symbolique, tantôt la participation effective à un projet collectif ; ce sont à d’autres moments des échanges plus ou moins directs, sur le mode complice de la critique amicale, de l’influence, voire de l’innutrition ou sur celui, plus distant et moins bienveillant, de la parodie railleuse et de la caricature. Mais ces saillies collaboratives font long feu : d’une part, Rimbaud se révèle rapidement déçu par l’échange entre pairs ; d’autre part, il ne respecte pas toujours les codes et les attentes des sociabilités littéraires de son temps.