Résumé
La circulation des hommes et notamment de la main-d’œuvre industrielle, est un sujet de recherche en vogue. Pour les anciens Pays-Bas méridionaux, il s’est surtout nourri du cas de l’industrie textile flamande, faute d’une image assez claire de la situation d’autres provinces. Si l’on considère la grande variété des situations et le fait que l’histoire sociale se construit par la confrontation des expériences particulières, le cas du petit comté de Namur ne manque pas d’intérêt. Généralement motivés par le choix individuel de rentabiliser un talent, les mouvements de main-d’œuvre sont multiformes, proches ou lointains, temporaires ou définitifs, individuels ou collectifs, et ont souvent un rôle fondateur pour l’économie locale. L’attraction des Provinces-Unies, le facteur religieux, l’impact des guerres ou la séduction d’une capitale prestigieuse, classiquement décrits comme des moteurs des migrations transfrontalières en Europe du Nord-Ouest aux Temps modernes ne peuvent y être perçus. La province est peu ouverte aux étrangers, voire xénophobe. L’immigration est faible, surtout à la campagne ; elle est jeune et masculine, intégrée
par le mariage, et l’on note le cas particulier de la région de Charleroi, ville neuve au peuplement rapide, favorisé par l’extraction minière. L’émigration est le fait d’individus actifs, le sous-emploi chronique ne suscitant pas de départs importants. Les différentes branches industrielles présentent des situations particulières intéressantes. D’actives stratégies d’attraction et de rétention sont menées pour la manufacture du laiton après les guerres des xve et xvie siècles. L’importante industrie du fer, favorisée par l’appel à des métallurgistes allemands, est mise en péril dans les années 1620-1640 par l’exode organisé de ses ouvriers vers la Suède. La verrerie, appelée à un essor considérable, doit son développement aux spécialistes étrangers, italiens puis lorrains. Il est bien d’autres cas particuliers, militaires, ingénieurs, artistes.
par le mariage, et l’on note le cas particulier de la région de Charleroi, ville neuve au peuplement rapide, favorisé par l’extraction minière. L’émigration est le fait d’individus actifs, le sous-emploi chronique ne suscitant pas de départs importants. Les différentes branches industrielles présentent des situations particulières intéressantes. D’actives stratégies d’attraction et de rétention sont menées pour la manufacture du laiton après les guerres des xve et xvie siècles. L’importante industrie du fer, favorisée par l’appel à des métallurgistes allemands, est mise en péril dans les années 1620-1640 par l’exode organisé de ses ouvriers vers la Suède. La verrerie, appelée à un essor considérable, doit son développement aux spécialistes étrangers, italiens puis lorrains. Il est bien d’autres cas particuliers, militaires, ingénieurs, artistes.
langue originale | Français |
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titre | Revue belge de philologie et d'histoire |
Lieu de publication | Bruxelles |
Pages | 712-762 |
Nombre de pages | 51 |
Volume | 99 |
Edition | 2021 |
Etat de la publication | Publié - 22 sept. 2022 |