Evaluation de la qualité biologique de l'eau : des micro-algues aux poissons.

L'analyse biologique des eaux de surface est indispensable à l'évaluation de la qualité - ou du degré de pollution - de ces eaux : de par le type de réponse fourni, l'évaluation de la biocénose est complémentaire des analyses de la composition chimique de l'eau. Au départ, les méthodes développées dans les années 60 et 70, essentiellement basées sur l'examen des invertébrés benthiques, sont simples : la présence ou l'absence d'espèces tolérantes ou sensibles, en même temps que la diversité, permet de déterminer une valeur chiffrée indicative de la qualité de l'eau. Si ce type de méthode est très largement utilisé, notamment dans les réseaux de mesure, le besoin se fait sentir d'utiliser des critères plus précis, pour mieux appréhender les différentes facettes de la qualité de l'eau. Ainsi, l'appréciation de la biodiversité demande des échantillonnages plus complets et des déterminations plus poussées. D'autre part, on reconnaît depuis longtemps la nécessité d'évaluer la qualité de l'eau en référence à un état naturel ou subnaturel des communautés aquatiques. Enfin, sur un plan strictement réglementaire, la prise en compte de critères variés de qualité écologique des milieux aquatiques est une obligation suite à la mise en application d'une directive européenne récente. Dans ce contexte, des méthodologies se perfectionnent, comme l'étude des communautés algales, et de nouvelles approches se développent, comme l'analyse des peuplements piscicoles et de l'état de santé des poissons. Cependant, de la mise au point à l'application généralisée de méthodes s'adressant à des éléments-clés de la biocénose - des diatomées aux poissons - il y a un hiatus lié a dilemme suivant : fait-il simplifier, pour rendre possible l'application par des non-spécialistes, ou au contraire pratiquer systématiquement des études détaillées pour garder toute la richesse de l'information '