Entre ekphrasis et matière. Les poèmes épigraphiques de Suger à Saint-Denis

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Résumé

Dans son De administratione, rédigé vers 1144-1145, l'abbé Suger rend compte de sa gestion du temporel de Saint-Denis et de son activité de reconstructeur de l'église du monastère. L'œuvre est émaillée des poèmes épigraphiques que Suger a composés afin de les faire inscrire sur les parties de l'abbatiale et les ornements liturgiques dont il a disposé la commande. Ces inscriptions ont été abondamment commentées mais presque exclusivement en relation à leur contenu textuel et afin d'en éclairer les références littéraires, le lien avec l’iconographie et la signification des images qu’elles accompagnaient ou encore avec la pensée esthétique et théologique de Suger. Or, si ces textes ont effectivement été traduits dans la matière, comme en témoignent encore des fragments conservés, des dessins et des descriptions anciennes, ces inscriptions n'ont jamais véritablement fait l'objet d'une analyse ciblée qui prenne aussi en compte leur état matériel. Par la mise en regard de l’œuvre littéraire et du monument, l’article vise donc à saisir ces éléments épigraphiques dans leur double forme d'existence, textuelle et matérielle, et à comprendre comment l'une s'articule à l'autre Dans les pages de son traité, Suger fait de ses inscriptions, qu’il désigne au travers d’un vocabulaire relativement varié et précis, le point culminant de la description des œuvres dont il orna sa basilique. Les données matérielles des rares fragments encore conservés permettent d’apercevoir à la fois son goût pour la variété des dispositifs et leur adéquation à son projet esthétique. Avec les témoignages anciens ils révèlent toutefois que Suger a opéré dans son récit une sélection des textes épigraphiques, dont la répartition dessine une topo-graphie de l’espace ecclésial par regroupements ternaires. Compositions poétiques et éminemment épigraphiques, par leur dimension sensible et discursive, les tituli de Suger ajoutent de l’éclat aux précieux composants des œuvres qu’ils ornent et favorisent l’élévation anagogique de l’esprit du lecteur/spectateur par la lecture allégorique qu’elles ordonnent.
langue originaleFrançais
titreInscriptions : une matière en toutes lettres
rédacteurs en chefMaud Simon-Perez, Sandrine Hériché-Pradeau
Lieu de publicationParis
EditeurPresses Sorbonne Nouvelle
Pages45-66
ISBN (imprimé)978-2-37906-094-6
Etat de la publicationPublié - 2023

mots-clés

  • Épigraphie médiévale
  • inscriptions
  • poésie médiévale
  • tituli
  • Suger
  • Saint-Denis
  • monument

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