Résumé
Dans les régions marquées par un contexte socioéconomique difficile, les difficultés sont plus nombreuses qu’ailleurs pour ceux qui se donnent pour tâche de former à la réflexion éthique les professionnels de la santé et les chercheurs. Pour le montrer, nous évoquons dans cet article nos expériences en République Démocratique du Congo. Une première difficulté est à chercher du côté linguistique. En effet, la langue et la culture anglo-saxonnes dominent largement la discipline, compliquant la tâche de ceux qui maîtrisent mal l’anglais. Une deuxième difficulté à surmonter est d’ordre conceptuel. Les objectifs et le champ d’application de la bioéthique sont souvent mal compris, ce qui peut conduire à confondre les spécialistes de la discipline tantôt avec des moralistes surtout préoccupés par le progrès biotechnologique, tantôt avec des référents religieux. La troisième difficulté évoquée est de nature politique et culturelle. Lorsqu’elle entre en interaction avec des communautés très hiérarchisées et conservatrices, la posture critique de la bioéthique peut susciter des réactions de rejet. Ce sont sans doute ces difficultés qui ont alimenté certaines critiques acerbes sur la pertinence des formations à l’éthique dans des zones marquées par les urgences sanitaires et alimentaires ou certaines accusations présentant ces démarches comme un avatar de plus de l’impérialisme occidental. Tout en prenant au sérieux ces difficultés, nous montrons par nos expériences qu’elles peuvent être transformées en défis à relever.
Titre traduit de la contribution | Bioethics education in Democratic Republic of Congo: Experiences and challenges |
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langue originale | Français |
Pages (de - à) | 192-200 |
Nombre de pages | 9 |
journal | Ethique et Sante |
Volume | 15 |
Numéro de publication | 3 |
Les DOIs | |
Etat de la publication | Publié - 21 mai 2018 |
mots-clés
- Bioethics
- Clinical ethics
- Cultural hybridization
- Culture
- Education
- Healthcare
- Research ethics
- Scarcity