Vers une sociologie critique du mouvement de la territorialisation du système alimentaire

Le mouvement de la territorialisation est un mouvement ramifié, mais unifié sous l'égide d'une même critique : celle du capitalisme. Cette recherche interroge la capacité du mouvement de la territorialisation d’adresser, de contester et de lutter contre les forces capitalistes structurant le système alimentaire, contre lesquelles il s’oppose ? Autrement présenté : Le mouvement de la territorialisation du système alimentaire recouvre-t-il un caractère transformateur, au sens de sa capacité à redéfinir les rapports de pouvoir structurels qui sous-tendent ces systèmes ?
S’appuyant sur une démarche de recherche longitudinale et participative, alternant entre approches inductives et déductives, cette thèse examine les dynamiques de territorialisation en Wallonie. L’étude se concentre notamment sur l’émergence des Conseils de politique alimentaire (CPA) et les cadres politiques ayant structuré leur développement.
Adoptant une posture critique, la recherche explore un paradoxe fondamental : un mouvement qui aspire à l’émancipation mais qui demeure en partie captif des structures qu’il dénonce. La thèse explore en particulier la reproduction des logiques organisationnelles façonnées par la rationalité néolibérale, transformant ainsi la territorialisation en un exemple emblématique de la "néolibéralisation des luttes."
Pour envisager une transformation sociétale authentique, la thèse invite à rompre avec ces logiques dominantes et appelle à repenser les formes d’organisation des luttes, le rôle et la constitution de contre-pouvoirs.