Le picoplancton et ses brouteurs-clés au Lac Tanganyika, Afrique de l'Est

Projet: Projet de thèse

Détails du projet

Description

Bien qu'oligotrophe, le lac Tanganyika offre cependant une productivité piscicole très élevée. Une explication de ce paradoxe résiderait dans la boucle microbienne du lac, permettant des transferts trophiques performants. Parmi les acteurs de cette boucle, les picocyanobactéries, de type Synechococcus, sont extrêmement abondantes et leur biomasse peut atteindre jusqu'à 90% de la biomasse phytoplanctonique totale. En outre, la production picoplanctonique représente 50 à 80% de la production primaire totale (Stenuite et al. a, submitted). Ainsi, comme c'est le cas des bactéries hétérotrophes, le picoplancton photosynthétique jouerait également un rôle fondamental dans le réseau trophique (Pirlot et al., 2006). Cependant, les recherches menées par ce même auteur ont mis en évidence d'importantes pertes d'énergie dues au grazing des bactéries hétérotrophes par le microzooplancton, alors que le broutage direct du picoplancton autotrophe par le protozooplancton augmenterait l'efficacité du transfert de carbone au travers de la chaîne trophique microbienne. Une récente étude, montrant un broutage préférentiel des picocyanobactéries par le protozooplancton, tend à confirmer cette hypothèse (Stenuite et al. b, submitted). Cependant, vu le peu de mesures effectuées, des recherches supplémentaires, à plus long terme, sur le grazing du microzooplancton et sa sélectivité alimentaire sont nécessaires.

S'il est important de comprendre les raisons de la prépondérance des picocyanobactéries au sein du phytoplancton, la compréhension des mécanismes inhérents au fonctionnement du réseau microbien au lac Tanganyika nous apparaît aujourd'hui plus fondamentale. Ainsi, les ciliés et les flagellés, qui constituent le lien-clé entre le picoplancton et le métazooplancton, n'ont pas encore été étudiés en détail, mais ont été simplement classés selon leur taille et comptés afin d'estimer leur biomasse totale (Pirlot et al., 2006). Comme c'est le cas dans d'autres études similaires, les protistes hétérotrophes du lac Tanganyika ont été considérés comme des boîtes noires et leur identification est restée très limitée, malgré une première tentative basée sur les techniques moléculaires (De Wever, 2006). Or, les nanoflagellés hétérotrophes sont, par exemple, le composants les plus abondants du microzooplancton du lac Tanganyika, mais leur discrimination spécifique ne peut s'effectuer au moyen des techniques microscopiques classiques. C'est pourquoi on ignore encore presque totalement l'identité des micrograzers-clés dans les lacs d'eau douce (Richards et al., 2005). Seules les techniques moléculaires, comme celles basées sur l'ADNr 18S, déjà appliquées en milieu marin (Massana et al., 2004), permettraient l'identification précise de ces organismes. En fait, le réseau trophique microbien du lac pourrait être complexe, en fonction de la diversité des protistes hétérotrophes et de leurs proies.
statutFini
Les dates de début/date réelle1/10/0530/09/09

Empreinte digitale

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