Nouveaux regards sur l’avouerie. Les avoués des abbayes et des sièges épiscopaux entre Loire et Rhin (fin IXe – mil. XIIIe siècle)

Activité: Participation ou organisation d'un événementParticipation à un Colloque, une journée d'étude

Description

En moins de deux décennies, notre compréhension de la société seigneuriale des Xe-XIIe siècles s’est profondément renouvelée et considérablement complexifiée. Transcendant les cadres interprétatifs anciens, l’historiographie récente insiste de plus en plus sur l’étroite imbrication des sphères ecclésiastique et laïque de la société au Moyen Âge central. Dans le champ du politique, le phénomène se traduirait par l’exercice d’une certaine emprise des puissants sur l’institution ecclésiale. Une fonction héritée du haut Moyen Âge, et qui tend à gagner graduellement de l’importance dès l’aube du Xe siècle, manifeste clairement cette interpénétration des pouvoirs laïque et ecclésiastique : celle d’avoué. Auxiliaires laïques chargés de défendre les intérêts temporels d’une institution ecclésiastique et de se substituer aux religieux dans l’accomplissement de tâches théoriquement peu compatibles avec l’état clérical – notamment dans les matières judiciaires et militaires –, les avoués des Xe-XIIe siècles ont souvent tiré parti de leur position pour étendre leur autorité au-delà de leur domaine foncier propre. L’avouerie a donc joué un rôle fondamental dans la construction des seigneuries laïques, puis dans celle des principautés territoriales. C’est à l’étude de cette institution en mal d’interprétations nouvelles et défiant les catégorisations modernes (public/privé, séculier/religieux, …) que se dédie ce colloque au cours duquel avouerie monastique et avouerie épiscopale seront envisagées de concert. Le champ chronologique exploré correspondra avant tout aux Xe-XIIIe siècles, soit « l’âge d’or » de l’avouerie, même s’il n’est pas exclu de s’intéresser aux précédents carolingiens ou aux mutations des derniers siècles du Moyen Âge. Attestée au nord de la France, en Flandre et en Île-de-France, comme en Lotharingie et dans l’ensemble du royaume de Germanie, l’avouerie est une institution qui transcende les frontières politiques. Elle doit donc s’envisager indépendamment des limites séparant les deux grands royaumes nés de la décomposition de l’Empire carolingien. C’est pourquoi le terrain d’enquête étudié à l’occasion de ce colloque correspondra à l’entre Loire et Rhin, un espace au sein duquel l’institution s’est particulièrement bien épanouie. Tout en favorisant les convergences entre les communications, le choix de cette aire géographique vaste, mais présentant une certaine cohérence sur le plan documentaire, permettra à la fois la synthèse et la comparaison.
Période4 févr. 20165 févr. 2016
Type d'événementColloque
LieuNamur, BelgiqueAfficher sur la carte