Aménagement raisonnable: un privilège?

Activité: Participation ou organisation d'un événementParticipation à un atelier/workshop, un séminaire, un cours

Description

Depuis la mise en place du Décret relatif à l’enseignement supérieur inclusif en 2014, les établissements d’enseignement supérieur sont tenus de mettre en place des aménagements raisonnables pour les étudiants en situation de handicap pouvant attester d’une déficience avérée, d’un trouble spécifique d’apprentissage ou d’une maladie invalidante.

L’enseignement inclusif soulève toutefois de nombreuses interrogations pour les enseignants du supérieur : les demandes d’aménagement sont-elles toujours justifiées et raisonnables ? Les aménagements mis en place garantissent-ils l’acquisition des compétences requises ? Respectent-ils les exigences et finalités des évaluations ? Est-ce équitable vis-à-vis de tous les étudiants ? Comment ne pas créer de nouvelles discriminations en accordant des aménagements à certains étudiants ? L’étudiant ayant bénéficié d’aménagements pourra-t-il exercer correctement son métier après ses études ?

Dès lors, les aménagements raisonnables pourraient-ils être perçus comme un privilège ?
C’est cette question que nous vous proposons d’explorer et de discuter au cours de ce webinaire.

Dans un premier temps, deux enseignants témoigneront de leurs propres questionnements face à des demandes d’aménagement à mettre en place dans le cadre de leur cours. Soucieux de garantir l’acquisition des compétences attendues pour tous leurs étudiants, sans discrimination, ils partageront leurs réflexions quant à ces demandes de rendre leur enseignement plus inclusif et la manière dont ils y ont apporté une réponse.

Dans un second temps, les concepts d’aménagements raisonnables, de privilèges et d’équité seront discutés afin de permettre à chaque enseignant de s'interroger sur ses propres représentations et de réfléchir ensemble à la manière dont ces concepts peuvent faire sens en situation d’enseignement.

Dans un troisième temps, un temps d’échanges et de discussion permettra de débattre des différents points de vue quant aux questionnements que pose aujourd’hui l’enseignement supérieur inclusif.


Programme du webinaire :

Anne-Sophie Gobin et Anne-Sophie Dewez sont, respectivement, maîtres-assistantes en langue française et en psychopédagogie au département pédagogique de la Haute École Albert Jacquard. Depuis quelques années, elles proposent des aménagements aux étudiants à besoins spécifiques (dyslexiques, dysorthographiques, ...) dans le cadre de l'évaluation du cours de maitrise de la langue française en section normale préscolaire et arts plastiques. Leur démarche les a conduites à imaginer un dispositif adapté à une épreuve emblématique de ce cours : la dictée.

François-Xavier Fiévez est Maître en Didactique des Langues Étrangères à l'École des Langues Vivantes de l'Université de Namur. Pendant l'année académique 2019-2020, il a encadré l'évaluation de compétences d'audition et d'expression orale d'un étudiant sourd. Sa présentation portera sur le cheminement de réflexion qu'il a suivi pour opérer des choix didactiques porteurs de sens.

Maurice Luca, philosophe et Maître de conférences à l’UNamur, éclairera les concepts d’aménagement raisonnable, d’égalité, d’équité et de privilège en regard des témoignages de ces enseignants et des différentes questions que soulève aujourd’hui l’enseignement inclusif dans le supérieur.

Échanges et débat avec les participants
Période23 avr. 2021
Type d'événementSéminaire
LieuNamur, BelgiqueAfficher sur la carte