34e Congrès Annuel de Recherche Dermatologique (CARD)

Activité: Participation ou organisation d'un événementParticipation à une conférence, un congrès

Description

Communication Orale
Analyse de la réponse des kératinocytes face à l’infection par les dermatophytes sur un modèle d’épiderme humain reconstruit
Introduction
Les dermatophytoses sont des lésions superficielles des structures kératinisées de l’organisme, causées par des champignons kératinophiles et kératinolytiques appelés dermatophytes. Malgré une incidence globale de 20%, les mécanismes d’infection mis en place par les dermatophytes, de même que la réponse de l’hôte face à ces agents pathogènes, sont encore peu connus. Un modèle d’infection par les arthrospores de l’espèce anthropophile Trichophyton rubrum, responsable de plus de 90% des dermatophytoses chez l’homme, a été mis au point sur épiderme humain reconstruit (RHE).
L’objectif de cette étude est de caractériser la réponse des kératinocytes face à l’infection par les dermatophytes dans ce modèle sur RHE.
Matériel et méthodes
Les RHE ont été produits à partir de kératinocytes primaires ensemencés à haute densité sur filtre polycarbonate et cultivés durant 11 jours à l’interface air-liquide. Les RHE ont été infectés par application topique de 1.700 arthrospores de T. rubrum par cm². Après 4h d’incubation, des rinçages ont été effectués permettent d’éliminer les arthrospores non-adhérentes et de réexposer les kératinocytes à l’interface air-liquide. Les épidermes infectés ont alors été maintenus dans un incubateur humidifié à 37°c et 5% de CO2 pendant plusieurs jours. L’expression des cytokines et des peptides antimicrobiens par les kératinocytes au cours de l’infection a été étudiée par RT-qPCR après extraction des ARN totaux des RHE infectés et rétro-transcription. La libération des cytokines dans le milieu de culture a été mesurée par tests ELISA.
Résultats
Les cytokines pro-inflammatoires (IL-1, TNF, IL-8) ne sont pas détectées dans les milieux de culture des RHE dans les quatre premiers jours de l’infection. Par contre, l’expression des ARNm des cytokines (TSLP, IL-1, IL-1, TNF, IL-6, IL-8) et des peptides antimicrobiens (-défensine-2, -défensine-3, Ribonucléase-7) par les kératinocytes augmente au quatrième jour suivant l’inoculation des RHE par les arthrospores de T. rubrum.
Discussion
Les kératinocytes ne semblent réagir à l’infection de manière significative qu’à partir du quatrième jour suivant l’inoculation. Durant les trois premiers jours de l’infection, les éléments fongiques sont limités à la couche cornée de l’épiderme, avant d’entrer en contact avec les kératinocytes vivants à partir du quatrième jour. Il semble donc que les éléments fongiques présents dans la couche cornée ne sont pas détectés à ce stade par les cellules vivantes des couches inférieures. Dans les lésions de dermatophytose cutanées in vivo, la localisation initiale des dermatophytes dans la couche cornée pourrait dès lors représenter une protection des dermatophytes pour retarder l’activation du système immunitaire.
Conclusion
Le modèle d’épiderme humain reconstruit est un outil valide pour étudier les interactions hôte-pathogène dans le cadre de la dermatophytose.
Période6 déc. 20167 déc. 2016
Type d'événementRéunion
LieuParis, FranceAfficher sur la carte