Abstract
Le présent article se veut d'abord une contribution originale à la théorie des régimes d'action telle qu'elle fut initiée par Luc Boltanski et Laurent Thévenot. Plus généralement, il s'agit également de s'interroger sur les potentialités de l'articulation de la sociologie et de la philosophie. L'interrogation qui traverse ce texte pourrait se résumer de la sorte: dans quelle mesure le projet phénoménologique de Michel Henry d'enraciner la relation au monde dans l'auto-affectation de la chair s'éprouvant elle-même peut-il ouvrir la voie à la description d'un "régime de passivité"? Pour répondre à cette question, l'auteur se réfère, dans une perspective empirique, aux deux expériences à travers lesquelles, pour Michel Henry, la chair se connaît: celle de la jouissance et celle de la souffrance. Ce texte tente alors d'esquisser la description d'un tel "régime de passivité" en soulignant les analogies - mais aussi les différences - avec ce que Luc Boltanski a décrit dans L'amour et la justice comme compétences comme régime de paix en agapé.
Original language | French |
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Pages (from-to) | 155-166 |
Number of pages | 12 |
Journal | Recherches sociologiques |
Volume | XXXV |
Issue number | 2 |
Publication status | Published - 2004 |