Abstract
La récente multiplication des assemblées citoyennes tirées au sort s’est accompagnée d’une interrogation croissante sur leur fonction démocratique et leur articulation avec les institutions du système représentatif. Au niveau de la théorie politique, quand certains arguent pour que ces assemblées puissent être décisionnelles, d’autres soulignent au contraire l’importance que celles-ci demeurent consultatives. Cette ambiguïté normative se retrouve dans la pratique au travers des visions et attentes radicalement différentes envers ces dispositifs. Hélène Landemore, dans son ouvrage Open Democracy, construit un des modèles institutionnels les plus aboutis en faveur de l’option décisionnelle. Le présent article se propose de revenir, à partir d’une lecture critique, sur les principaux éléments de son argumentaire. Il souligne de ce fait les manquements irréconciliables d’un modèle qui se passerait d’élections et plaide au contraire pour envisager ces dispositifs davantage comme complément que comme remplacement des institutions existantes. Il questionne plus largement l’existence d’un modèle institutionnel idéal qui garantirait une démocratie pleinement délibérative, en soulignant, au-delà des dispositifs institutionnels, l’importance de l’ethos délibératif.
Original language | French |
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Pages (from-to) | 139-173 |
Number of pages | 35 |
Journal | Revue Tocqueville |
Volume | 44 |
Issue number | 1 |
DOIs | |
Publication status | Published - Jun 2023 |