Le retable des Féries Notre-Dame de la collégiale Sainte-Waudru à Mons : étude historique, matérielle, stylistique et iconographique

Le retable des Féries Notre-Dame, fleuron de la sculpture gothique à Mons, fait partie de ces retables qui n’avaient pas encore bénéficié d’une étude approfondie. Pour cause, la perte de la moitié des groupes sculptés originaux et l’accès difficile à ses hauteurs. Le retable ayant été largement restauré et reconstitué, le but de cette étude a été d’en rédiger une histoire matérielle exhaustive, en couplant les informations issues des archives, des sources, des clichés des XIXe et XXe siècles, à des observations in situ. Par cette méthodologie, nous avons pu comprendre l’évolution du chantier de restauration depuis 1897 jusque 1906, et déterminer les apports des deux restaurateurs, restés jusqu’à ce jour, encore vagues. La bonne conservation de la huche et de plusieurs sculptures, a mené la suite de notre travail vers une étude typologique et stylistique. Le considérable héritage médiéval que nous conservons, et plus particulièrement celui des retables brabançons, est représentatif d’un art qui s’est très largement développé entre 1470 et 1530 dans le territoire des anciens Pays-Bas et au-delà. En cela, l’étude du retable des Féries demeure digne d’intérêt, afin de mieux connaître l’envergure de l’art brabançon dans le Hainaut. En effet, réalisé dans la période très féconde du premier tiers du XVIe siècle, le retable des Féries est représentatif de l’envergure de l’influence brabançonne. La thèse de l’influence « bormanienne » avait été évoquée par Josée Mambour dans son ouvrage « La Vierge à l’Enfant dans la sculpture en Hainaut » (1981), mais n’avait jamais été approfondie ni démontrée plus amplement. Les rapprochements d’ordre typologique et stylistique avec des œuvres des environs de Mons, du Brabant et de France, attribuées à Passier Borreman ou plus largement au groupe Borreman, nous ont fait constater des similitudes qui vont au-delà de la reprise d’archétypes et de modèles à succès à cette époque. Aussi, grâce à ces comparaisons, une datation plus précise des phases de réalisation a pu être avancée. L’iconographie des scènes du XVIe et du XXe siècles méritaient également l’intérêt, pour identifier les sources d’influence sur l’iconographie du XVIe siècle, démontrer leurs répercussions sur les retables dédiés à la Vierge de la même époque que celle du retable des Féries, et finalement, comprendre les choix iconographiques par Rooms, le restaurateur en charge de reconstituer les groupes du registre inférieur du retable au début du XXe siècle.