Le présent de la promesse a-t-il un avenir ? Continuité et discontinuité de la promesse chez Arendt

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Abstract

Le propre d’une promesse mutuelle trouve-t-il à se déployer d’abord au présent dans le moment de son effectuation ou doit-il plutôt être cherché dans le rapport qu’elle entretient à l’avenir et dans la durée qu’elle institue ? La présente contribution se propose de reprendre la façon dont Hannah Arendt répond à ces questions en mobilisant plus particulièrement deux textes au cœur desquels elles trouvent à se déployer – The Human condition (1958) et On revolution (1963). Dans le premier ouvrage, bien que présentée d’abord comme la faculté capable de sécuriser en partie l’avenir – et dès lors d’instaurer une forme de continuité –, la promesse apparaît, à bien y regarder, essentiellement jointe au moment et au présent de l’action, permettant de lier les hommes entre eux et d’assurer leur cohésion. Ce sont des caractéristiques identiques que paraît à nouveau présenter la promesse dans On revolution – en dépit de l’opposition entre contrat mutuel et consentement que cet ouvrage élabore. La promesse ne peut-elle alors assurer une durabilité – et dès lors une continuité – au pouvoir et à l’action ou – pour le dire dans le contexte de cet ouvrage – au moment révolutionnaire ? C’est en fait plus spécifiquement à l’autorité que Arendt fait jouer ce rôle d’une possible « perpétuation » de l’instant révolutionnaire. Mais que promet alors la promesse ? Rien d’autre qu’elle-même, arrachant dès lors définitivement sa spécificité à une possible continuité, mais l’inscrivant par contre au cœur d’une tradition nécessairement cachée, discontinue – permettant à la promesse d’être remobilisée dans d’autres promesses, suscitant par là l’espérance d’elle-même.
Original languageFrench
Pages (from-to)24-33
JournalPhantasia
Volume3
Early online date2 Feb 2015
DOIs
Publication statusPublished - 2016

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