La composition des listes: une affaire de professionnels?

Jérémy Dodeigne, Audrey Vandeleene

Research output: Contribution in Book/Catalog/Report/Conference proceedingChapter

Abstract

Dans le système de démocratie représentative belge, ce sont les électeurs qui par l’expression de leur suffrage de ´signent leurs représentants. Sans minimiser le rôle fondamental de l’électeur, il ne faut toutefois pas perdre de vue que la sélection des candidats est un enjeu central du processus électoral au cours duquel les formations politiques jouent un rôle déterminant. Plusieurs semaines avant le jour du scrutin, une partie du combat politique a d’ailleurs déjà` été´ livrée lors de la composition de la liste Les modes de recrutement ainsi que l’analyse des profils des candidats constituent dès lors des questions de recherche centrales pour la compréhension des résultats électoraux et du profil des mandataires communaux. Dans ce chapitre, sur base des données originales de notre enquête, nous souhaitons nous focaliser plus particulièrement sur le caractère « professionnel » de la composition des listes. En effet, « être un mandataire local aujourd’hui ne signifie plus ce que c’était il y a vingt ans d’ici, que ce soient en termes de responsabilités, de situation sociale, de ressources institutionnelles ou de carrière politique ». Cette professionnalisation de la politique locale se manifeste dans le type de candidats retenus ainsi que par les règles organisant les processus de composition des listes. Le concept de la professionnalisation de la politique (locale) est un concept multifacette dont nous ne pouvons toutefois explorer tous les aspects. L’analyse est tout d’abord limitée en termes de temporalité´: nous nous concentrons sur la composition des listes pour le scrutin de 2012, à` partir des observations du scrutin de 2006. Les données étant pratiquement inexistantes pour les périodes antérieures, nous ne pouvons donc évaluer que le « caractère professionnel » du scrutin d’octobre dernier et non le processus de « professionnalisation » qui implique une analyse diachronique sur une période plus importante. Ensuite, notre analyse est restrictive en termes d’objets d’étude puisque nous limitons notre analyse à` quatre critères prédéfinis. Ce chapitre s’intéresse tout d’abord aux procédures formelles (légales et partisanes) qui définissent les règles du jeu pour savoir « qui » peut être candidat et « comment » il peut le devenir. Comme nous le verrons, l’importance du scrutin communal transparaît dans les statuts des partis politiques de manière plus ou moins forte, ceci démontrant le caractère davantage professionnel accorde´ par certains partis aux élections communales. Ensuite, nous nous intéressons aux listes déposées : comptent-elles autant de candidats que de sièges a` pourvoir, a` savoir sont-elles complètes ? Troisièmement, nous analysons le choix des élus sortants de se présenter a` nouveau a` l’électeur étant attendu que « les ‘politiciens amateurs’ sont plus susceptibles de retourner leur mandat a` la société´ et laisser place à` de nouveaux ‘citoyens-législateurs’ ». Enfin, un dernier indicateur singulier du cas Belge est le cumul des mandats. Nous analysons ici les parlementaires et les membres de gouvernement du niveau régional, fédéral et européen qui se sont portés candidats au scrutin du 14 octobre 2012. Sur base de ces quatre critères, cette analyse nous permettra d’évaluer si la composition des listes – et indirectement si les élections communales de 2012 en Wallonie – est ou non une affaire de professionnels.
Original languageFrench
Title of host publicationLes élections communales de 2012 en Wallonie
EditorsRégis Dandoy, Jérémy Dodeigne, Geoffroy Matagne, Min Reuchamps
Place of PublicationBelgique
PublisherVanden Broele Editions
Pages73-96
Number of pages24
ISBN (Print)978 90 4960 941 2
Publication statusPublished - 2013
Externally publishedYes

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