D'un sexto baudelairien

Dans le film choral Paris (2008), Cédric Klapisch adopte une perspective simultanéiste pour évoquer les destins croisés d’une série d’habitants de la capitale : parmi eux, Roland Verneuil, professeur d’histoire à la Sorbonne incarné par Fabrice Luchini et qui, en pleine crise d’illusio à l’égard du milieu académique, s’éprend d’une de ses étudiantes qu’il tente de séduire en lui envoyant des SMS de façon anonyme. Les problèmes éthiques posés par cette situation fictionnelle sautent aux yeux, mais la forme et le contenu des messages méritent qu’on s’y attarde puisque le professeur adresse « À celle qui est trop gaie » de Charles Baudelaire à la destinatrice. L’article interroge les logiques et apories de cette convocation singulière du poème pour inviter, à travers elle, à étudier non seulement les conditions dans lesquelles les œuvres nous sont transmises, mais aussi, dans une perspective pragmatique, les usages que nous pouvons en faire, les rôles que nous leur attribuons.