Abstract
Tout le monde connaît la photographie prise le 2 mai 1945 sur le toit du Reichstag où un soldat de l’Armée rouge victorieuse, soutenu par un camarade, arrime le drapeau soviétique au-dessus de Berlin en ruine. Due au photojournaliste Evguéni Khaldéi, ce symbole de la victoire soviétique sur le nazisme a fait le tour du monde : revanche vis-à-vis du régime hitlérien qui avait, en 1933, humilié et stigmatisé les communistes allemands en leur imputant l’incendie du parlement allemand. Depuis la chute du mur de Berlin en 1989 et l’ouverture d’un certain nombre d’archives concernant « la Grande Guerre Patriotique », des recherches ont été menées sur les documents relatifs à cette période de l’histoire qui ont conduit à une première monographie sur le photographe soviétique et à un début de généalogie de cette photographie devenue mythique. On a mis en lumière les retouches dont elle avait été l’objet puis on a découvert que les tirages successifs n’avaient pas cessé d’en modifier le cadrage, le fond. Toutes choses qui relèvent finalement d’un parti pris artistique revendiqué par l’auteur dans le cadre du contexte de mémorialisation et de célébration du conflit mondial lors des commémorations de 1965. Le rapprochement avec d’autres clichés célèbres (comme le Old Glory Goes Up on Mt. Suribachi de l’Américain Joe Rosenthal) et la comparaison avec les films d’actualités soviétiques sur le même sujet, permettent de mettre en évidence des régimes de représentation différents.
Original language | French |
---|---|
Pages (from-to) | 70-95 |
Number of pages | 20 |
Journal | 1895 : Revue d'histoire du cinéma |
Volume | 74 |
Publication status | Published - 2014 |